Pourquoi les entreprises françaises en souffrance : le bilan alarmant par région

La crise sanitaire a eu des répercussions importantes sur l’économie française, et notamment sur le tissu entrepreneurial. Selon le dernier baromètre trimestriel des greffiers des tribunaux de commerce et Xerfi, la situation se dégrade pour les entreprises dans toutes les régions, avec une baisse des créations et une hausse des défaillances. Mais quels sont les facteurs qui expliquent ces disparités régionales ? Et comment les entreprises peuvent-elles faire face à ces difficultés ?

Un ralentissement généralisé des créations d’entreprises

Le premier indicateur qui témoigne de la santé d’une entreprise est le nombre de créations. Or, celui-ci est en net recul depuis le début de l’année 2023. Entre juillet et septembre, 122.000 nouvelles immatriculations ont été enregistrées par les greffes des tribunaux, soit une baisse de 2,5 % par rapport à la même période en 2022. Sur l’ensemble du premier semestre, la baisse atteint 9 %, avec 276.072 créations.

Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, la comparaison avec l’année 2022, qui avait été exceptionnelle en termes de dynamisme entrepreneurial, avec plus d’un million de créations. D’autre part, la dégradation du contexte économique, liée à la pandémie de Covid-19, qui a entraîné une baisse de la confiance et une augmentation des risques. Enfin, les dysfonctionnements du guichet unique, la plateforme où les entrepreneurs doivent enregistrer leurs formalités depuis le 1er janvier, qui ont pu retarder le démarrage de certaines activités.

Ce ralentissement des créations d’entreprises touche toutes les régions, mais à des degrés divers. Les plus affectées sont les Pays de la Loire (-9,3 %) et la Bretagne (-7,8 %), qui souffrent notamment de la crise du tourisme et de l’hôtellerie-restauration. A l’inverse, l’Ile-de-France (+3,3 %) et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (+1,6 %) résistent mieux, grâce à la diversité de leurs secteurs d’activité et à leur attractivité.

Une augmentation inquiétante des défaillances d’entreprises

Le deuxième indicateur qui reflète la santé d’une entreprise est le nombre de défaillances, c’est-à-dire les procédures collectives (redressement, liquidation, sauvegarde) ouvertes par les tribunaux. Et là encore, le bilan est préoccupant. En l’espace de trois mois, 10.400 entreprises ont fait l’objet d’une ouverture de procédure collective, soit une hausse de 22 % par rapport au troisième trimestre 2022.

Cette augmentation des défaillances d’entreprises s’explique par la fin progressive des mesures de soutien mises en place par l’Etat pour faire face à la crise, comme le chômage partiel, le fonds de solidarité ou les prêts garantis. Certaines entreprises, qui avaient pu bénéficier de ces dispositifs, se retrouvent aujourd’hui en difficulté pour rembourser leurs dettes, faire face à la concurrence ou recruter du personnel. Par ailleurs, la reprise de l’activité reste fragile et incertaine, en raison des restrictions sanitaires et des pénuries de matières premières ou de composants.

Cette hausse des défaillances d’entreprises concerne toutes les régions, mais certaines sont plus touchées que d’autres. Les plus exposées sont les Pays de la Loire (+38,4 %) et le Grand Est (+36 %), qui subissent les conséquences de la crise dans l’industrie, le commerce ou le transport. A l’opposé, les Hauts-de-France (+8,9 %) et la Corse (+9,5 %) s’en sortent mieux, grâce à la résilience de certains secteurs comme l’agroalimentaire, la construction ou les services aux particuliers.

Des disparités régionales qui reflètent la diversité des secteurs d’activité

Les différences de performance entre les régions ne sont pas seulement liées à la gestion de la crise sanitaire, mais aussi à la composition du tissu économique local. En effet, certaines régions sont plus spécialisées dans des secteurs qui ont mieux résisté à la crise, comme l’agriculture, la santé, l’informatique ou la communication. D’autres, au contraire, sont plus dépendantes de secteurs qui ont été fortement impactés, comme le tourisme, la restauration, l’hôtellerie ou la culture.

Par exemple, la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui affiche une hausse de 24,9 % des défaillances d’entreprises, est confrontée à la crise du secteur aéronautique, qui pèse sur les sous-traitants industriels. Elle subit aussi les conséquences de la fermeture des stations de ski, qui affecte le tourisme de montagne. A l’inverse, la région Bretagne, qui limite la casse avec une augmentation de 14,9 % des défaillances, bénéficie de la bonne tenue de l’agroalimentaire, qui représente un quart de son économie. Elle profite aussi du dynamisme de la filière numérique, qui crée des emplois et des entreprises.

Des mesures de soutien qui ont permis d’éviter le pire

Face à la crise, le gouvernement a mis en place des mesures de soutien aux entreprises, comme le chômage partiel, le fonds de solidarité, le prêt garanti par l’Etat ou le report des charges sociales et fiscales. Ces dispositifs ont permis de soulager la trésorerie des entreprises et d’éviter des licenciements massifs. Selon le ministère de l’Economie, ces aides ont sauvé plus de 2 millions d’emplois et plus de 500 000 entreprises.

Ces mesures ont été déployées sur l’ensemble du territoire, mais certaines régions ont bénéficié davantage que d’autres. Par exemple, l’Ile-de-France, qui concentre le plus grand nombre d’entreprises et d’emplois, a reçu près de 30 % du montant total des prêts garantis par l’Etat. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui compte de nombreuses petites entreprises dans le secteur du tourisme, a perçu plus de 10 % du fonds de solidarité. La région Occitanie, qui a été touchée par les inondations en plus de la crise sanitaire, a bénéficié d’un plan de relance spécifique de 342 millions d’euros.

Des perspectives incertaines pour l’avenir

Si les mesures de soutien ont permis de limiter les dégâts, elles ne sont pas suffisantes pour assurer la survie des entreprises. En effet, ces aides sont temporaires et conditionnées à la reprise de l’activité. Or, la situation sanitaire reste préoccupante, avec la circulation du variant Delta et la menace d’une quatrième vague. De plus, la confiance des entrepreneurs et des consommateurs reste fragile, ce qui freine les investissements et la consommation.

Défaillances d’entreprises

Selon les prévisions de Xerfi, le nombre de défaillances d’entreprises devrait augmenter de 15 % en 2021, après avoir baissé de 39 % en 2020. Ce rebond serait dû à la fin des mesures de soutien, au durcissement des conditions de crédit et à la concurrence accrue sur les marchés. Les secteurs les plus exposés seraient ceux qui ont accumulé le plus de dettes pendant la crise, comme le commerce, l’hôtellerie-restauration, le transport ou la culture. Les régions les plus vulnérables seraient celles qui dépendent le plus de ces secteurs, comme la Corse, la Nouvelle-Aquitaine ou la Normandie.

Pour éviter une hécatombe d’entreprises, il faudra donc adapter les mesures de soutien à la situation de chaque région et de chaque secteur, en tenant compte des spécificités locales. Il faudra aussi accompagner les entreprises dans leur transformation numérique, écologique et sociale, pour les rendre plus compétitives et plus résilientes. Enfin, il faudra favoriser la création d’entreprises, en facilitant l’accès au financement, à la formation et à l’innovation.

L’état de santé des entreprises françaises est inquiétant

Selon le dernier baromètre des greffiers des tribunaux de commerce et Xerfi. La crise sanitaire a provoqué une baisse des créations et une hausse des défaillances d’entreprises, avec des disparités régionales importantes. Les mesures de soutien du gouvernement ont permis d’éviter le pire, mais elles ne sont pas suffisantes pour assurer l’avenir des entreprises. Il faudra donc adapter ces mesures à la situation de chaque région et de chaque secteur, et accompagner les entreprises dans leur transformation et leur création.

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Moi, Lucas

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